La question intrigue, et certains imaginent déjà des scènes dignes d’un film hollywoodien : des calculs complexes sur des écrans lumineux, des manettes qu’on ajuste sans cesse, une tension palpable... Eh bien, la réalité est un peu différente !
En croisière, après avoir vérifié que tout fonctionne normalement et que l'avion suit son plan de vol comme un bon élève appliqué, les pilotes entrent dans ce qu'on appelle affectueusement le «mode surveillance». C’est un peu comme conduire sur une autoroute dégagée avec le régulateur de vitesse enclenché : on surveille, on anticipe, mais on ne tourne pas le volant toutes les dix secondes. Et non, il n’y a pas de joystick caché sous le siège pour s’amuser à faire des tonneaux en secret !
Alors, qu’est-ce qu’on fait concrètement? Déjà, on surveille les instruments en permanence. On vérifie la météo sur la route et aux aéroports de dégagement, on communique avec le contrôle aérien et on reste à l’écoute du moindre changement.
Mais soyons honnêtes, il y a aussi ces moments où, une fois tout sous contrôle, on discute avec son copilote, on partage quelques anecdotes, on déguste un café (ou un thé pour les puristes) et, parfois, on savoure même un bon repas bien avant les passagers enfin selon les cas !
Et puis, il y a ces instants où l’avion vole si bien qu’on pourrait presque croire qu’il n’a pas besoin de nous… C’est ce qui a dû arriver ce jour-là, lorsqu’un grand homme, le Président Félix Houphouët-Boigny (paix à son âme), voyageait en avion. À sa grande surprise, il voit débarquer dans la cabine passagers… son pilote ! Tranquille, en pleine altitude, le commandant de bord vient le saluer avec un grand sourire. Le Président, un peu inquiet, lui demande : «Mais qui pilote l’avion alors?!». Le commandant, imperturbable, lui répond : « Monsieur le Président, c’est le pilote automatique qui pilote ! ». Un moment de solitude pour le chef d’État, et une blague qui restera gravée dans l’histoire de l’aviation africaine !
Bien sûr, aujourd’hui, avec les procédures modernes et les exigences de sécurité, on ne quitte plus son cockpit aussi librement. Mais l’essence du métier reste la même : assurer un vol en toute sécurité tout en vivant des moments uniques dans les airs. Alors, la prochaine fois que vous serez dans un avion et que vous vous demanderez ce que font vos pilotes… rassurez-vous, ils sont là, aux commandes, entre professionnalisme, concentration et quelques bonnes blagues partagées à 41.000 pieds d’altitude !
Pilote de ligne, instructeur, je crois en une aviation africaine forte par les jeunes et pour les jeunes, alors démystifions l'aviation dans nos contrées et régions en partageant et en vulgarisant l'aéronautique.