Que se passe-t-il lorsque les moteurs d'un avion s'arrêtent ?

Tout voyageur nerveux à l'idée de prendre l'avion a sans doute déjà jeté un œil par le hublot en se demandant ce qui se passerait si ces énormes moteurs tombaient en panne. La réalité est bien moins inquiétante que ce que l'on pourrait croire.

Voyager dans un avion moderne est devenu une expérience banale. La routine. Toutefois, dans des cas extrêmement rares, une situation exceptionnelle va justifier les formations prodiguées au personnel navigant et les équipements de secours présents à bord de chaque avion.

👨🏽‍✈️La majorité des pilotes ne sera jamais confrontée au cours de leurs carrières à un problème de double extinction : les deux moteurs cessent simultanément de fonctionner, et l'avion passe alors en vol plané (il continue d'avancer à une vitesse élevée, mais il n'est plus propulsé par l'énergie des moteurs).

« La première chose à faire lorsqu'une urgence survient en cours de vol est toujours la même : faire voler l'avion (Piloter- Naviguer et ensuite Communiquer). »  

👨🏽‍✈️ Quoi qu'il arrive, le pilote doit rester calme et garder le contrôle. Même si une telle situation est rare, elle a été anticipée et préparée, et un pilote expérimenté est en mesure de contrôler un avion sans moteur et de le faire atterrir en toute sécurité, en épargnant les passagers au maximum.
 

🛬 L'extraordinaire amerrissage de l'A320 sur l'Hudson. Je vous en parle brièvement !

En 2009, Chesley Sullenberger  (Sully pour les intimes) est parvenu à faire amerrir son Airbus A320 sur l'Hudson, un fleuve situé dans la partie Est de Manhattan, après qu'une collision avec des oiseaux ait provoqué la défaillance des deux moteurs peu de temps après le décollage de l'aéroport de LaGuardia, à New York.

Alors qu'il avait perdu toute la puissance moteur et le peu d'altitude dont il disposait, le commandant de bord Sullenberger est resté en contact constant avec les contrôleurs aériens pour tenter de trouver un endroit sûr pour atterrir. Il savait qu'il ne pouvait pas retourner à l'aéroport de LaGuardia et a envisagé d'utiliser la piste, plus petite, de Teterboro dans le New Jersey, avant d'écarter cette possibilité et d'opter pour un amerrissage sur le fleuve.

Le vol 1549 d'US Airways n'avait pas atteint une vitesse suffisante pour tenter un redémarrage des moteurs, et l'un d'eux était en feu. L'amerrissage était donc la seule option possible. Environ quatre minutes se sont écoulées entre l'arrêt des moteurs et l'amerrissage sur le fleuve. La totalité des 155 passagers et membres d'équipage ont été sauvés grâce aux compétences et au sang-froid du commandant de bord Sullenberger et de son Copilote Jeffrey Skiles mais aussi à l'action rapide des secours, qui les ont évacués sur les ailes de l'avion flottant encore sur le fleuve.

Interviewé peu de temps après, le commandant de bord Sullenberger a déclaré " lorsque j'ai réalisé que nous avions perdu les deux moteurs, j'ai vécu le pire moment de ma vie. J'ai été pris de vertige et j'avais une énorme boule au ventre...

 J'ai immédiatement su que c'était très grave. Ma première réaction a été l'incrédulité : " Ce n'est pas possible. Cela ne peut pas m'arriver à moi. "  

Il savait qu'il devait reprendre ses esprits pour garder le contrôle : " Mon corps tout entier me lâchait, et j'ai dû me forcer à mettre en pratique mes connaissances et à rester calme malgré la situation. "

Lorsque j'ai réalisé que nous avions perdu les deux moteurs, j'ai vécu le pire moment de ma vie. J'ai été pris de vertige et j'avais une énorme boule au ventre... J'ai immédiatement su que c'était très grave. (Cdt. Chesley Sullenberger).

👨🏽‍✈️ Les batteries entrent en jeu lorsque les moteurs sont défaillants.

De nombreux systèmes permettant un atterrissage en toute sécurité, y compris dans une situation d'urgence, reposent sur l'alimentation électrique. Ce fût précisément le cas sur le vol 1549 du Commandant Sullenberger, après l'arrêt des deux moteurs.

Tous les gros porteurs sont équipés de batteries 28 V, au nickel ou au lithium-ion, pour les missions de démarrage des moteurs ou l'alimentation des fonctions de secours. En temps normal, la batterie est rechargée par les moteurs de l'avion. En cas d'urgence, la batterie constitue la principale source d'alimentation pour les communications radio avec les contrôleurs aériens, les instruments de pilotage et de navigation, et les systèmes permettant de contrôler l'avion.

👨🏽‍✈️ Toutefois, la batterie n'est pas seule à remplir ce rôle de secours. En effet, l'avion peut être alimenté par le groupe auxiliaire de puissance (APU, Auxiliary Power Unit), dont le démarrage se fait avec les batteries, et qui assure ensuite la production d'électricité, le redémarrage des moteurs et la pressurisation de la cabine.

Dans son rapport sur le vol 1549, le Conseil américain de la sécurité des transports indique que la décision du Commandant Sullenberger de démarrer l'APU " a joué un rôle primordial dans la réussite de l'amerrissage, en fournissant l'alimentation électrique nécessaire. "

Sans une batterie puissante et fiable pour démarrer l'APU, le risque aurait été beaucoup plus élevé, et c'est là que Saft joue en rôle crucial. En effet, 80 % des vols commerciaux sont équipés de batteries Saft.

Grâce aux systèmes électriques d'un avion, la perte d'un moteur n'induit pas la perte de contrôle, et un pilote qui garde son sang-froid peut réussir à faire planer l'appareil en toute sécurité jusqu'au sol. Que l'avion soit propulsé par des moteurs ou qu'il plane en étant alimenté par des batteries de secours.

👨🏽‍✈️👨🏽‍✈️👨🏽‍✈️ " Le pilote doit faire voler l'avion, quoi qu'il arrive. "  

Qu'en pensez-vous ?

Cdt. Habib Aboukhedoud 🇧🇯

Pilote de ligne, formateur, je crois en une aviation africaine forte par les jeunes et pour les jeunes, alors démystifions l'aviation dans nos contrées et régions en partageant et en vulgarisant l'aéronautique.

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